Un article du Moustique du 24.03
Après une décennie historiquement favorable aux emprunteurs, les taux ont entamé leur remontée. Pour encore profiter de formules fixes intéressantes, mieux vaudrait ne pas trop différer son investissement.
Selon le site guide-épargne.be, le taux moyen pour les acheteurs qui empruntent entre 80 et 100 % de la valeur du bien convoité est de 1,87 %. Début janvier, il était encore de 1,40 %. Bref, emprunter de l’argent à des fins immobilières coûte de plus en plus cher. Il ne serait plus rare que les intérêts dépassent la barre symbolique des 2 %. Vous avez peut-être encore obtenu un crédit avantageux cette semaine. Cela n’est en rien contradictoire. Tout dépend du profil des investisseurs. “Depuis un certain temps déjà, les banques se montrent moins indulgentes en ce qui concerne les dossiers “plus difficiles”. Les emprunteurs dont l’apport propre est plus faible se trouvent dans une position de négociation moins enviable. En ce qui concerne les dossiers favorables, les taux restent avantageux quoiqu’il soit parfaitement possible que des intérêts inférieurs à 1 % sur une durée de 20 ans appartiennent au passé, au moins pendant un certain temps”, constate le fondateur de guide-épargne.be Brecht Coene. Chez ING, Philippe Ledent le confirme: la remontée est bien amorcée. Elle pourrait durer. “La hausse actuelle est due au fait que le taux de marché à 10 ans, la référence basée sur les prêts octroyés à l’État belge, a gagné pas loin de 1 %. Il est donc normal que les formules fixes à long terme s’adaptent.”
Jusqu’où cette croissance des taux ira-t-elle? Cela dépendra de l’attitude de la Banque centrale européenne. Elle pourrait accélérer l’augmentation pour stabiliser l’économie ou la freiner afin de permettre aux citoyens de mieux faire face à la flambée des prix à la consommation. Vu le contexte inflationniste actuel, on se dirige vraisemblablement vers cette seconde option.
SOHY Nicolas, Hausse des taux : Faut-il se précipiter ou attendre ? Moustique, jeudi 24 mars 2022.